- Études et insights
M6 Publicité et Gulli présentent les Tendances Kids 2024
M6 Publicité et Gulli présentent l’édition 2024 des « Tendances Kids », l’étude de référence sur l’évolution des usages vidéos et digitaux des enfants et les nouvelles tendances au sein des familles.
En tant qu’acteur majeur sur le secteur des médias jeunesses avec les chaînes Gulli, chaîne préférée des familles, Canal J et Tiji, M6 Publicité prend à cœur le décryptage de la consommation vidéo des enfants et les signaux émergents observés au sein des familles.
Le baromètre quantitatif*, réalisé avec notre partenaire historique Toluna Harris Interactive, permet d’analyser les habitudes de consommation des enfants de 4-14 ans par modes de visionnage (Live, Replay, SVOD, Streaming et VOD) en France et dans 3 autres pays clés : l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Les usages digitaux occupent aujourd’hui une place grandissante dans la vie quotidienne des plus jeunes. Dans le volet qualitatif**, réalisé en collaboration avec Jean-Emmanuel C. de la Saussay de l’institut Storymind, M6 Publicité a cherché à comprendre l’impact de ces usages sur la construction identitaire et le développement cognitif des enfants.
En s’intéressant aux nouvelles générations de famille qui ont grandi avec les écrans, l’étude met également en avant le rôle fondamental et structurant du « jeu » pour leur bien-être, leur équilibre et interaction sociale. Face à ce constat, il devient essentiel de valoriser l’importance des activités matérielles, du jeu, des pratiques sportives et artistiques pour rétablir l’équilibre cérébral et veiller à leur épanouissement personnel. Dans ce contexte d’hyper-connexion, l’étude souligne enfin la nécessité de suivre la consommation des médias des enfants avec des indicateurs plus qualitatifs.
Les enseignements clés de l’étude :
- Dans tous les pays mesurés, la consommation de contenus LIVE TV et REPLAY se fait majoritairement via le téléviseur (45% de la consommation totale en France, 37% en Allemagne). Mais on observe une consommation de plus en plus individuelle sur le smartphone (23% en France et 25% en Allemagne, soit +8pts vs 2017).
- Une forte progression de l’équipement des enfants en smartphone en France depuis 2017 qui concerne toutes les tranches d’âges : 47% soit +14pts vs 2017.
- L’exception française : le LIVE TV conserve sa 1ère position en termes de couvertures à 80%.
- Le LIVE TV en 1ère position pour la consommation de contenus jeunesse en France : 72% des enfants de 4-14 ans regardent des contenus jeunesse en LIVE TV.
- Les enfants français sont toujours plus nombreux à se connecter sur les réseaux sociaux en 2024 et ils y passent encore plus de temps : 64% d’entre eux utilisent les réseaux sociaux (+3pts vs 2023) pour une durée moyenne de 48min par jour (+8min), c’est la plus forte progression de temps passé tout usage vidéo et digitaux confondus.
- Le fait que les enfants passent beaucoup plus de temps sur les smartphones et les réseaux sociaux n’est pas sans conséquence sur leur santé, leur attention et leur développement personnel : en France, le temps passé devant les écrans individuels est le 2ème sujet dont les parents discutent le plus souvent avec leurs enfants (42 %).
- En France, le niveau de confiance des contenus TV des parents pour leurs enfants est de 82% vs 37% pour les réseaux sociaux.
- La force de la télévision, c’est l’écoute conjointe grâce à des contenus plus longs et plus « kid safety » : le LIVE TV reste le mode de visionnage privilégié par les parents pour regarder des programmes avec leurs enfants en France (Top 1 du classement à 57%).
- La TV, un moment de consolidation du lien social et familial : c’est le média qui favorise le plus les échanges, les discussions entre parent-enfant en France (Top 1 à 35%).
- La TV est le média sur lequel les publicités sont les mieux mémorisées par les enfants en France : 40%.
LES USAGES VIDÉOS & DIGITAUX DES ENFANTS
Concernant l’équipement personnel des enfants, la console de jeux-vidéos (49%) et le smartphone (47%) restent les principaux devices, suivi du téléviseur (41%). C’est cependant l’équipement en smartphone qui augmente le plus en 7 ans (+14pts), une progression fulgurante qui concerne toutes les tranches d’âges. Le contrôle parental plus marqué auprès des tout-petits se confirme, avec une stabilisation de l’équipement en smartphone auprès des 4-6 ans après une tendance baissière l’année dernière. Auprès des 11-14 ans, le smartphone devient en revanche l’équipement le plus possédé (81%).
En termes de consommation des différents modes de visionnage, la France fait figure d’exception par rapport aux autres pays mesurés dans l’étude. C’est le seul pays où le LIVE TV reste le mode de visionnage principal malgré une légère baisse (80%), tandis que la couverture de la SVOD et du Streaming se stabilise depuis 2021. La baisse observée sur le REPLAY cette année est surtout portée par les 4-6 ans (-7pts).
Comme tous les autres pays mesurés, le LIVE TV et le REPLAY restent les 2 modes de visionnage les plus consommés en durée d’écoute (69% de la durée d’écoute globale).
Dans tous les pays mesurés, la consommation de contenus TV en linéaire et non-linéaire se fait majoritairement via le téléviseur, en particulier en France (45% de la consommation totale). Une consommation qui devient néanmoins un peu plus individuelle en se déportant sur le smartphone depuis 2017 et ce, dans tous les pays mesurés.
En France, le LIVE TV reste le mode de visionnage préféré par les 7-14 ans pour regarder des contenus jeunesse. En revanche pour les 4-6 ans, cette consommation se fait de moins en moins en direct et se déporte sur la SVOD.
Les enfants sont de plus en plus nombreux à se connecter sur les réseaux sociaux en 2024 (64% soit +3pts) et ils y passent encore plus de temps (48min par jour soit +8min). C’est la plus forte progression en termes de temps passé tous usages vidéos et digitaux confondus par rapport à l’année dernière.
Depuis 2019, toutes les tranches d’âges sont concernées par cette forte augmentation. Mais sans surprise, ce sont les 11-14 ans les plus connectés : 85% d’entre eux utilisent les réseaux sociaux en 2024 pour une durée quotidienne moyenne de 65min. La plus forte progression depuis 2019 concerne les 7-10 ans à la fois sur les usages (+21 pts) comme sur le temps passé (+22 min) … Malgré la limite d’âge d’accès aux réseaux sociaux des moins de 13 ans.E
L’ÉVEIL COGNITIF DES ENFANTS A L’ÈRE DU NUMÉRIQUE
Le fait que les enfants passent beaucoup plus de temps sur les réseaux-sociaux en 2024 soulève des inquiétudes concernant leur santé mentale et leur développement identitaire.
En 2023, notre étude pionnière menée avec Storymind a décrypté le phénomène des « parennials », ces millennials devenus parents. Nous avions décrypté leurs caractéristiques distinctives et leurs aspirations prioritaires dans la relation parent-enfant.
Pour 2024, nous plongeons au cœur d’un défi majeur : l’impact de l’hyper-connexion sur l’épanouissement et le comportement des enfants. Cette étude vise à explorer en profondeur comment cette nouvelle génération de parents réagit face à ce phénomène, la relation des enfants aux smartphones et réseaux sociaux, et leurs conséquences sur le développement personnel et l’équilibre social.
L’impact des réseaux-sociaux sur le développement cognitif et les comportements des enfants
Les parennials nous dressent un constat nuancé sur le comportement de leurs enfants. S’ils manifestent toujours une envie de socialiser et de partager avec les autres enfants, ils notent toutefois chez eux des difficultés croissantes à gérer leurs émotions et à maintenir leur concentration. Ils décrivent leurs enfants comme des « bombes émotionnelles », soulignant des comportements instables dès le plus jeune âge.
Les liens dans le monde réel sont altérés. L’insuffisance de bulles protectrices sociétales, éducatives et familiales peut fragiliser la santé mentale et la construction des enfants les moins armés.
Le magazine Zone interdite diffusé sur M6 en septembre 2024 « Ecrans, Sommeil, Anxiété : nos ados en danger ! » mettait également en perspective des témoignages de scientifiques et d’adolescents pour alerter sur ces impacts.
Cette enquête nous a révélé que les parents tentent de sensibiliser leurs enfants et de trouver des solutions pour limiter le temps d’écran de leurs enfants. Le temps passé devant les écrans individuels est le 2ème sujet dont les parents discutent le plus souvent avec leurs enfants (42 % en 2ème position).
9/10 parents discutent et sensibilisent leurs enfants sur les contenus qui ne se sont pas adaptés à leur âge sur les réseaux sociaux. Au-delà de la France, il s’agit d’une préoccupation majeure à l’international, cet item arrive en 1ère position dans tous les pays (94 % US, 92 % UK, 93 % Allemagne). Néanmoins, les parennials se sentent seuls et impuissants pour gérer cette hyper-connexion.
Les parennials manifestent des inquiétudes sur l’impact des smartphones et des réseaux sociaux à plusieurs niveaux :
- Le développement personnel et émotionnel : Une confiance en soi fragilisée
- Les capacités cognitives et intellectuelles : Une attention rapidement distraite et un enfermement dans un présent permanent
- Le lien social : Une incapacité à gérer l’altérité qui les conduit à s’auto-centrer et s’isoler.
Ce phénomène de société est d’ailleurs devenu un enjeu de santé publique majeur. Une Commission écrans a été créée en 2024 à la demande du président de la République à ce sujet et des projets de lois ont été votés ou sont en cours en France et à l’étranger comme en Australie.
Les contre-pouvoirs du jeu et de l’écoute TV conjointe : interactions collaboratives et attention durable
Il est temps de remettre le « jeu au cœur du je »
Le contexte anxiogène et les plaisirs immédiats des écrans freinent le développement des enfants, affaiblissant particulièrement le cerveau gauche dans son rôle de régulateur émotionnel. Il est dès lors essentiel de valoriser l’importance des activités matérielles, du jeu, des pratiques sportives et artistiques pour rétablir l’équilibre cérébral et veiller à leur épanouissement personnel. Le jeu va bien au-delà du divertissement, c’est un levier essentiel qui stimule et favorise le développement cérébral et les capacités cognitives et le biorythme social des enfants comme le prouvent plusieurs études s’appuyant sur les neurosciences.
Les parennials nous ont révélé s’appuyer sur différents types de jeux pour reconstruire « ce contrat de base » bénéfique au bon développement de leur enfant à savoir :
- Des livres ludo-pédagogiques, les jeux de logique et de déduction et les jeux de culture générale à faire en famille pour développer l’apprentissage, l’esprit logique et critique de leurs enfants ;
- Des jeux et pratiques qui développent la créativité, la confiance en soi et le développement émotionnel de leurs enfants : les activités manuelles, jeux de rôle, livres et jeux de société qui permettent de mettre des mots et des images sur un ressenti.
Les marques et les influenceurs ont également un rôle à jouer. Plusieurs figures populaires auprès de la jeune génération utilisent le pouvoir de leur influence pour les encourager à déconnecter et faire une pause numérique. C’est le cas d’Inoxtag avec son documentaire à très fort succès « Kaizen » ou encore Léna situations qui a décidé de passer un mois sans écrans.
La TV joue la carte de l’écoute conjointe
Les contenus TV occupent désormais une place à part dans l’écosystème des médias vidéo. La force de la télévision, c’est d’être le média de l’écoute conjointe : le LIVE TV reste le mode de visionnage privilégié par les parents pour regarder des programmes avec leurs enfants (Top 1 du classement à 57 %).
La télévision est le média qui favorise le plus de discussions entre parents et enfants (Top 1 du classement). Lorsqu’ils prennent le temps de regarder ensemble un programme TV, ces moments sont propices à plus d’interactions qui consolident la cohésion familiale contrairement à l’auto-enfermement créé par les algorithmes digitaux.
Les parennials observent aussi que la télévision offre une attention plus qualitative que les réseaux sociaux, grâce à ses formats plus longs qui favorisent une concentration accrue chez leurs enfants. Le média TV est jugé par les parennials plus « kid safety » que les réseaux sociaux. Cette confiance dans les programmes s’applique, par transfert contextuel, également pour les publicités diffusées sur les chaînes enfants.
Par ailleurs, les publicités TV sont mieux mémorisées par les enfants que les autres médias.
Enfin, dans ce contexte d’hyper-connexion et de la place grandissante des usages digitaux dans la vie des enfants, il devient de plus en plus important d’avoir une approche plus qualitative et responsable des KPIs d’usage des médias.
*Une étude réalisée en partenariat avec Toluna – Harris Interactive pour notre enquête quantitative auprès de 897 foyers de parents avec enfants de 4-14 ans du 09 au 30 septembre 2024 en France et auprès de 400 foyers à l’international en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
**Une enquête qualitative menée avec Storymind, auprès de 14 foyers composés de parennials entre 28 et 44 ans interrogés via un bulletin board en ligne pendant une dizaine de jours en septembre 2024.