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Décryptage des Tendances : Beauté de l’étrange

Goodweird, beau bizarre… en français, comme en anglais, il s’agit d’un concept qui associe deux mots qui pourraient sembler contradictoires au premier abord. Mais il n’en est rien tant les personnalités et les initiatives marketing qui s’inscrivent dans cette tendance envahissent nos vies depuis quelques mois.

Revenons déjà sur la définition de ce terme. On peut l’appliquer à toute personne, tout produit, toute situation qui, au premier coup d’œil, peut sembler bizarre, inhabituel, complètement décalé ou même bien barré, mais qui s’avère finalement très sympathique et joli.

En guise d’exemple, Stromaé a été élu personnalité la plus goodweird du moment dans une étude OpinionWay.

Cette idée prend probablement racine dans notre envie de ces dernières années de mettre en avant notre singularité et de sortir des normes et des chemins bien tracés.

Par ailleurs, les Millennials, fervents adeptes de cette recherche d’une expression de soi originale et différenciante, grandissent, gagnent en pouvoir (de prescription, d’achat) et lui donnent tout naturellement un coup d’accélérateur.

Du côté des marques, on n’hésite plus à interpeller en utilisant la différence. Néanmoins cette différence se doit d’être cool et agréable à l’œil pour entrer dans la tendance du goodweird.

En mode, des marques font appel à des modèles dont la beauté n’est pas « traditionnelle » ou les affublent d’accessoires qui ne sont pas naturellement associés à la beauté ou à la féminité.

Les bagues dentaires deviennent par exemple une sorte d’accessoire de mode (sur de jolies mannequins, attention…).

 

La mannequin Kitty Hayes en une de «CR Fashion Book»

Dans le secteur de la beauté, certains s’amusent franchement comme Kenzo à l’occasion du lancement de Kenzo World. Une publicité rafraîchissante mettant en scène une mannequin grimaçante (mais, là aussi, toujours très jolie !).

Le secteur automobile peut également nous offrir des communications plutôt insolites, souvent à destination des réseaux sociaux, comme l’a récemment fait Audi en Allemagne.

Scénario recherché, mise en scène de grande qualité, plan final d’un véhicule lancé à plein vitesse sur l’autoroute, tout y est comme dans n’importe quel spot publicitaire pour une automobile… mais la présence d’un dinosaure comme personnage principal agit comme le twist qui devrait favoriser la mémorisation.

Le secteur alimentaire regorge d’initiatives goodweird. Nous sommes tellement habitués à associer un produit de consommation courante à un ensemble de saveurs et de couleurs bien précises que les marques qui sortent des sentiers battus se font immédiatement remarquer.

Inhabituelle mais néanmoins esthétique, l’eau de la marque blk… est noire !

Les consommateurs sont-ils néanmoins prêts à se laisser séduire par tant de « bizarrerie » pour un produit qu’ils ingèrent ?

En high-tech, Lenovo a récemment préempté le territoire du goodweird et son hashtag #goodweird à l’occasion des derniers lancements de sa gamme Yoga, « conçue pour ne ressembler à aucune autre ».

En allant sur ce territoire, Lenovo parle aux Millennials et se positionne comme une marque qui parvient à lancer des produits très innovants (qui ne ressemblent pas à ce que proposent les autres sur le marché – donc « weird » dans un sens) mais toujours pour améliorer la vie des utilisateurs (« good »).

Le goodweird peut être une stratégie intéressante pour les marques dans ce qu’elle leur permet :